Découvrez le parcours de chacun de nos plants de cannabis, depuis leur semis jusqu’à leur récolte, sans oublier leur stockage.
Février 2022, délimitation de la parcelle bio, non cultivée depuis plus de 30 ans.
Nous y sommes, et c’est le début d’une belle aventure pleine de courbatures. Après avoir délimité le futur lieu de plantation, on a quand même voulu savoir ce qui composait réellement notre sol, alors on a fait des tests de ph, de nutriments mais aussi de structure. Et il s’avère que notre terre est d’excellente composition grâce à son enrichissement par le fumier des
chevaux de la ferme naturellement déposé et par celui que l’on a mis le jour de Pâques (chacun ses activités pendant les jours fériés).
Puis vient le temps des semis, nous avons tenté en godet dans une serre, directement en pleine terre, avec ou sans terreau, plus ou moins arrosé, plus ou moins gardé longtemps en croissance avant d’être repiqué. La première année est une année hyper formatrice pour nous et nous devons enchainer les tests pour trouver ce qui convient le mieux à notre terrain, notre climats mais aussi nos valeurs.
Naissance des Juicy Flower et des Summer Ember
Ensuite vient la phase de repiquage, nous préparons le terrain, passons la herse (seul moment ou le tracteur sera utilisé) et surtout nous subissons le climat sans jamais nous départir de notre enthousiasme. Tantôt caniculaires, tantôt pluvieuses, nos journées de repiquage manuel semblaient interminables. Nous devions planter chaque plant espacé l’un de l’autre de 1,5 mètre afin qu’il puisse prendre la place nécessaire pendant la phase de croissance. En fin de plantation, inutile de vous conter notre bonheur de voir ce champ de bébés cannabis en devenir.
Plantation des tout premiers plants avec du fumier de cheval.
Cette année 2022 a été extrêmement rude niveau climat, sécheresse et température extrêmes n’ont eu de cesse de mettre la nature à rude épreuve. Même si le cannabis est une plante rude, dites increvable, il était essentiel pour nous de malgré tout le préserver, d’une part pour limiter ses besoins en haut mais aussi pour lui permettre de garder une certaine fraicheur en son pied.
Le paillage a été un grand allié pour nous permettre tout cela. Nous avons privilégié un paillage en paille, bien que plus contraignant et fastidieux, il correspond à nos valeurs de limitations des déchets. Impossible pour bous de choisir de bâcher nos pieds. De plus, la paille constitue un habitat précieux pour les insectes et petits animaux que nous prenions plaisir à observer au fil de nos journées.
Paillage des cuvettes de plantation et des allées pour limiter la pousse des adventices.
Arrosage des allées de plantation… au tuyau d’arrosage.
Tout le long de la saison, l’arrosage des 1000 plants fut laborieux car nous n’avions pas les moyens financiers de mettre en place un système d’irrigation par goutte à goutte. Pour vous donner une petite idée, un arrosage entier pouvait durer plus de 6h consécutifs. On en aura fait des kilomètres dans ce champ !
Sexage des plants, cela consistait à arracher les pieds males ou hermaphrodites.
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, il nous a fallu nous séparer d’un nombre conséquent de pieds de cannabis au moment où les sexes ont commencé à se déclarer.
En effet, pour garantir une bonne fleur, bien charnue et sans graines, il faut alors éviter toute pollinisation possible de plants mâles vers une plante femelle. Il se trouve qu’un pied mâle peut polliniser des pieds femelles à plus de 10km autour de lui ! Mais l’hermaphrodisme peut aussi survenir quand le plant de chanvre subi un stress (hydrique, météorologique, attaque d’insecte).
C’est en effet, sa façon de se défendre.
Début septembre 2022, explosion de la floraison, on vous laisse imaginer la bonne odeur au milieu de tout ces pieds de cannabis ! Nous avons eu la chance de découvrir plusieurs morphologies différentes de plants. Chaque jour était rempli de découvertes autant sur la floraison en elle-même que sur les risques encourus par la plante. Inutile de vous dire qu’il en existe de nombreux, tels les chenilles notamment.
Effeuillage pour la récolte.
Etant donné que nous n’avons aucune mécanisation, nous faisons tout de façon manuelle. L’effeuillage est une grosse partie du travail de cannabicultrice. Et heureusement que nous étions entourées par nos familles et nos ami.es car cette phase étant épuisante, harassante et interminable mais absolument nécessaire avant récolte. Grâce à cette étape, nous avons appris que la culture du cannabis pouvait donner de belles tendinites aux poignets. Mais nous nous languissons déjà des prochaines récoltes.
Séchage dans le noir total des tiges chargées de grosses et belles fleurs.
Le séchage est une phase primordiale, la récolte peut être incroyable mais si le séchage se passe mal, il est possible de tout perdre. Donc nous contrôlions sans arrêt l’hygrométrie, la température et la ventilation afin de garder la qualité (cannabinoïdes et terpènes) de nos fleurs.
Débuddage des plants secs.
Le debuddage consiste à enlever les fleurs des tiges afin de les stocker en fût pour commencer la période d’affinage. Quand on croit que le travail est fini, on découvre qu’une autre étape aussi fastidieuse nous fait face. Mais quel plaisir de voir les fûts se remplir de magnifiques fleurs. 3 types de fûts : les grosses fleurs, les petites fleurs et la trim.
Fleurs de Juicy Flower débuddées
Le curing est une phase de repos pour nous (ou pas puisqu’il nous faut manucurer comme des dingues) et pour la fleur. Cette étape va lui permettre de révéler ses arômes et de s’affiner comme un bon vin ou un bon fromage. Il ne faut pas oublier de contrôler les fûts afin de détecter une
éventuelle moisissure qui pourrait faire pourrir la récolte.
Mais tout est ok et la transformations de nos fleurs en produits spécialement réfléchis pour réduire les maux du quotidien peut commencer.